La Kasbah d’Aït Ben Haddou
La Kasbah est située à 30 km au nord-ouest de la ville d’Ouarzazate, dans la commune rurale d’Aït Zineb, dans le cercle d’Amrezgane. Elle est érigée sur le flanc sud d’une colline nommée Taourirt-n-Ighrem, sur la rive est de l’Assif Marghen, dans la vallée de l’Ounila qui constituait un lieu de passage des caravanes commerciale, reliant les régions sahariennes et les côtes méditerranéennes.
La situation géographique de la kasbah sur un grand axe commercial laisse cette dernière un objet de convoitise de différentes dynasties qui se sont succédé sur le Maroc. La chronique orale avance que la première construction dans la Kasbah est Ighrem n-Iqddarn, lieu ou présidait une princesse berbère juive qui gouvernait jusqu’au Sous (à noter la similitude avec al Kahina?). Un document laissé par le notaire du village rapporte que le premier noyau de la kasbah aurait été fondé par les Ait Aissa ou Hmad au XIIème siècle, tribut qui va rejoindre le général « Ben Haddou » nommé par le sultan almoravide Youssef Ibn Tachefine, pour instaurer la paix dans cette région, connue pour ses activités caravanières et ses conflits tribaux. La tradition orale avance également que la région était occupée par les portugais mais les plus anciens vestiges dans la kasbah ne remontent pas, d’après les études, au delà du XVIIème siècle. Au cours du XIXème siècle, la kasbah a joué un rôle incontournable dans la représentation du pouvoir Makhsen dans la région et fut la résidence d’une succession de hauts notables. Le Sultan El Hassan 1er passa par la région pour rejoindre Telouat puis Marrakhech lors de sa dernier harka 1893-1894. Il nomma le Pacha El Glaoui gouverneur du sud. Les Ait Ouaouzguit combattirent ce dernier à l’exception des Ait Ben Haddou qui avaient des alliances avec les Glaoua. Sous le protectorat français, la Kasbah fut occupée facilement suite à l’appui de Thami Glaoui, le nouveau Pacha de Marrakech et les Ait Ben Haddou étaient obligés de se cantonner dans la kasbah pendant toute la période coloniale d’où son surnom « le Mont Saint Michel des Chleuhs ». Ce n’est qu’avec l’indépendance que les habitants construisent le nouveau village sur la rive ouest de l’Assif Marghen.
La kasbah constitue un exemple de l’architecture traditionnelle du sud marocain. Elle comporte un ensemble de bâtiments privés et publics dont une mosquée et ces dépendances et des ruelles, qu’entoure une enceinte défensive en pierre, renforcée de quatre tours et percée de deux entrées. Au milieu de la kasbah se dressent les ruines d’une tour centrale « berj-n-Ighrem ».
Le site et Ksar Ait Ben Haddou est classé patrimoine national par le décret n° 2.04.10 du 14 janvier 2004 (B.O n° 5187 du 16 février 2004, p.590). Le Kser est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1987.